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Bénévolat et handicap

En 2001, les Nations Unies ont consacré la première année du vingt et unième siècle "Année internationale du bénévolat et du volontariat". Elle a coïncidé en France avec le Centième anniversaire de la loi de 1901 sur le contrat d'associations, qui s'inscrit dans les grands principes de la IIIème République, avec les lois de la presse et de réunion. L'année 2003 a été proclamée par le Conseil de l'Union européenne "Année européenne des personnes handicapées" (AEPH). Elle visait à sensibiliser le public aux droits des personnes handicapées, à encourager la réflexion, la discussion et l'action sur les mesures requises pour promouvoir l'égalité des chances et contribuer à changer l'attitude du public à l'égard des personnes handicapées.

Bénévolat et handicap en France et en Europe : des enjeux de société

La population souffrant d'un handicap a été évaluée à plus de 38 millions de personnes dans les pays de l'Union européenne, soit 10% de sa population totale. (Commission européenne, 2003). L'"Année européenne des personnes handicapées" (AEPH) a été l'occasion de s'interroger sur la perception du handicap auprès de la population. Un rapport consacré aux "Européens face aux handicaps", réalisé sur la base de l'Eurobaromètre 54.2 (Commission européenne, 2001), auprès de 16 000 citoyens de l'Union européenne a souligné les faits suivants

Bénévolat et handicap : des notions à définir

Le bénévolat est une activité libre (non obligatoire), désintéressée (sans but lucratif), gratuite (non rémunérée), servant l'intérêt général (et non des intérêts particuliers), exercée pour un groupe de personnes différent de sa famille ou de ses amis (communauté plus ou moins grande), généralement dans un cadre formel (une association, une fondation, une mutuelle, une coopérative…), (Halba, 2003).

La notion de handicap, a été précisée dans les années 1980 sous l'impulsion de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a adopté en 1993 une Classification internationale des handicaps (CIH-1) pour donner à la communauté internationale un instrument commun de classification (Cour des Comptes, 2003). L'OMS a adopté en 2001 une définition plus sociologique du handicap "en établissant un lien entre l'état de santé des personnes et leur environnement". La nouvelle classification internationale distingue quatre niveaux d'analyse des handicaps : "les fonctions organiques (proches des déficiences), les structures anatomiques (limitations fonctionnelles, proches des incapacités), les activités et la participation, enfin les facteurs environnementaux".

Bénévolat et handicap : des champs d'étude à rapprocher

Comme le handicap, le bénévolat est traité à la marge, sans faire partie d'un champ d'étude spécifique. Il n'existe pas de chaire de bénévolat à l'Université. Ce domaine de recherche est plus récent, il date du début des années quatre-vingt dix, où des travaux ont été réalisés en sciences humaines et sociales : en économie avec le tiers secteur, l'économie sociale , le secteur non lucratif ou non marchand (Archambault, 1997); en sociologie, la solidarité, le travail bénévole (Ferrand-Bechmann, 1992) ; en anthropologie, les notions de dons et contre-dons, (Mauss, 1950) ; en droit, la responsabilité des bénévoles, leur statut (Iriv, 1999)…. Le lien entre bénévolat et handicap s'est jusqu'à présent fait sur le terrain : des associations de handicapés font appel à des bénévoles pour encadrer leurs activités. Les études indiquent que 21% des bénévoles s'impliquent dans le champ "santé et services sociaux" (Insee, 2002).

Sans études systématiques menées sur le bénévolat en institution, il est difficile de tirer des conclusions générales. A partir des témoignages des bénévoles de la Maison du XXIème siècle de Saint-Dié des Vosges, on peut néanmoins avancer les hypothèses suivantes. Le bénévolat pour les personnes handicapées en institution est souvent le fait de personnes touchées par le handicap dans leur famille, leurs proches, leurs voisins. Le travail avec les professionnels est très important pour les bénévoles. Ils sont plus libres, plus détachés aussi, n'étant pas soumis à une obligation professionnelle, mais souhaitent un encadrement par des gens qui connaissent le handicap et ont les gestes appropriés. L'apprentissage est réciproque : les professionnels apprennent beaucoup de leurs échanges avec les bénévoles qui leur permettent de prendre du recul. Les bénévoles sont heureux de pouvoir se confier et d'apprendre une pratique professionnelle qui les rassure.

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